quinta-feira, 31 de julho de 2008

Evocação de Althusser



1. Na edição do diário francês “Le Monde” do passado dia 29 de Julho, Nicolas Weill, publicou um sugestivo texto que, a propósito de uma das suas principais obras, “Pour Marx”, evoca o filósofo francês, Louis Althusser. O texto começa assim:
"Dès qu'on évoque aujourd'hui une œuvre qui touche de près ou de loin à la sphère du marxisme, on croit de bon ton de préciser aussitôt qu'il s'agit d'un "continent disparu" dont l'exploration n'aurait qu'un intérêt archéologique. C'est passer un peu vite sur la vitalité nouvelle qu'a acquise, au cours des quinze dernières années, la philosophie inspirée par Marx et Engels. De nombreuses tentatives d'actualisation et de réévaluation ont transformé cette jachère en un domaine singulièrement actif. Une telle réappropriation aurait-elle été possible sans le rafraîchissement du marxisme par la philosophie opéré plusieurs décennies plus tôt grâce à l'austère travail de Louis Althusser (1918-1990), dont Pour Marx, en 1965, sera la spectaculaire révélation ? »

E, numa breve procura do sentido da sua obra, continua:
« Bien sûr, la vie de ce professeur de philosophie à l'Ecole normale supérieure (il fut longtemps le "caïman", le répétiteur des candidats à l'agrégation de philosophie), dont la fin est marquée par le meurtre de sa femme Hélène Rytmann, en 1980, est traversée par une conjoncture historique et politique particulière. Pour lui, la Théorie (avec un grand "T", entendez : marxiste) devait d'ailleurs servir à en infléchir le cours. La redécouverte de Marx (mais aussi du dramaturge italien Bertolazzi mis en scène par Strehler) qu'Althusser propose dans ce recueil d'articles, pour l'essentiel publiés de 1960 à 1965 dans les revues du Parti communiste - notamment La Pensée -, ne saurait être dissociée des débats du temps. En puisant dans l'autorité de Marx, Althusser et son groupe d'"althussériens" (Etienne Balibar, Alain Badiou, Jacques Rancière, etc.) s'efforçaient de ménager, à l'intérieur même du PCF, un "efficace" à la philosophie. Autrement dit, ils croyaient en leur capacité d'agir sur la réalité des "rapports de production" par l'intervention intellectuelle et militante ».



Mais adianta procura o cerne da proposta althusseriana:

« Pourtant, la relecture du Marx historique s'inscrivait avant tout dans le projet de mettre à bas une orthodoxie. Celle qui, depuis Staline, avait figé la pensée du mouvement communiste et transformé le marxisme en constat mécanique d'un processus historique qui se faisait pour ainsi dire tout seul et que les instances dirigeantes du mouvement révolutionnaire étaient seules à pouvoir interpréter »


E remata numa sugestiva síntese :

« L'autre adversaire d'Althusser dans Pour Marx est l'"humanisme" - mot d'ordre alors en vogue parmi les intellectuels organiques du PC, qui visait à étendre l'influence des communistes à d'autres cercles, notamment à ceux des croyants. L'incarnation de cette tendance dominante est alors Roger Garaudy, qui, après son exclusion du PCF en 1970, retrouvera la foi chrétienne puis se convertira à l'islam.
Contre l'économisme/humanisme qui pervertit l'héritage de Marx, Althusser va développer grâce aux concepts forgés par le philosophe des sciences Gaston Bachelard sa thèse fameuse de la "coupure épistémologique". Il y aurait un Marx encore captif des notions de la philosophie et en particulier de l'idéalisme allemand, d'Hegel comme de son adversaire matérialiste, Feuerbach : le Marx des Manuscrits de 1844 et un Marx "scientifique", celui du Capital.
Le fauteur de l'orthodoxie dévoyée serait le Marx des philosophes ; le Marx du parti idéal serait celui qui aurait fini par se débarrasser d'Hegel. Quant à l'antihumanisme, il ne signifie ici que la reconnaissance de l'humanisme comme "idéologie". Une idéologie qui empêche de reconnaître que la notion de sujet n'est que l'interpellation des individus comme tels par les "appareils idéologiques d'Etat" au service du pouvoir.
Vu l'usage que feront du "retour du sujet" ceux qui, dans la décennie 1980, voudront mettre définitivement à bas le marxisme, cette critique de l'humanisme comme paravent illusoire de la domination bourgeoise visait effectivement un point sensible. De même, la dénonciation de la prétention d'une conception théorique à se geler en doctrine, dirigée contre le marxisme officiel d'alors, conserve toute sa pertinence, appliquée à une idéologie libérale qui prétend, sur un mode étrangement proche de la vulgate stalinienne d'hier, se confondre avec la nature des choses elle-même et évacuer toute alternative possible. En cela, un retour à Althusser pourrait se comprendre.”


2. Althusser chegou à inquieta esquerda coimbrã dos anos sessenta, rompendo o nevoeiro salazarista, através da edição francesa e, um pouco mais tarde, através de uma tradução brasileira.

Os raros marxistas distanciados conscientemente das várias seitas que disputavam a exclusividade de uma imaginária ortodoxia ( pró-soviéticos, pró-chineses e trotskistas) encararam Altusser com o entusiasmo de quem é desafiado por uma novidade estrutural, por uma reflexão dirigida ao cerne do drama histórico que se vivia, sem deixarem de ter presente o seu alinhamento no Partido Comunista Francês, com o que isso tinha de proximidade com o sovietismo mais previsível. Mas de algum modo pressentíamos que o pensamento de Althusser transgredia claramente os limites partidários com que parecia conformar-se.
Li com curiosidade e proveito intelectual alguns dos seus livros, com a liberdade de quem presta toda a atenção a algo a que está longe de aderir por completo.

Estimulado pelo artigo de que acima transcrevi algumas partes, lembrei-me da forte impressão que me causou a publicação em 1992, ou seja, dois anos depois da sua morte, da sua interessante autobiografia ( L’Avenir dure Longtemps). E não resisto a partilhar convosco uma das suas páginas, escrita a propósito da saída do “Pour Marx”, uma obra que agitou o modo como muitos marxistas encaravam o marxismo e até de algum modo a maneira de se encarar o mundo e as ideologias.
É uma página que espelha o fundo de angústia que tão dramaticamente assombrou o filósofo durante uma grande parte da sua vida, mas que também torna ostensivo como é grande a parte de “homem comum” que existe mesmo dentro daqueles que a história vem a acolher como grandes.

Eis as palavras de Althusser:
« Mais le cas sans doute le plus expressif de mes terreurs fantasmatiques — car il représente comme le fantasme de 1'impossible solution à laquelle je me trouvai réduit de paraître tout-puissant alors que je ne 1'étais en rien —, est le troisième « motif » qui provoqua plusieurs de mes dépressions, en particulier la spectaculaire dépression de 1'automne 1965. Je venais dans l'euphorie de publier Pour Marx et Lire «Le Capital», parus en octobre. Je fus alors saisi d'une incroyable terreur, à 1'idée que ces textes allaient me montrer tout nu à la face du plus large public : tout nu, c'est-à-dire tel que j'étais, un être tout d'artifices et d'impostures, et rien d'autre, un philosophe ne connaissant presque rien à 1'histoire de la philosophie et presque rien à Marx (dont j'avais certes étudié les œuvres de jeunesse de près, mais dont j'avais seulement sérieusement étudié le Livre I du Capi­tal, dans cette année 1964 ou je tins ce séminaire qui devait déboucher sur Lire « Le Capital»). Je me sentais un « philosophe » lancé dans une construction arbitraire, bien étrangère à Marx même. Raymond Aron n'eut pas tout à fait tort de parler à mon sujet comme à celui de Sartre de « marxisme imaginaire », mais il ne comprenait, comme toujours, lui à qui même les trotskistes ont tressé des louanges après sa mort, rien à ce qu'il disait — quand il lui arrivait de dire quelque chose d'important —, je ne parle pas du reste. Bref, je craignais de m'exposer à un démenti public catastrophique. Dans ma crainte de la catastrophe (ou son désir : crainte et désir vont sournoisement toujours ensemble), je me précipitai dans cette catastrophe, et « fis » une impressionnante dépression. Cette fois assez sérieuse, au moins pour moi car elle ne trompait pas mon analyste » ( L’avenir dure longtemps- pag.139).

1 comentário:

tainá moraes disse...

seria interessante a tradução das citações. mas, eu sei que é pedir demais...