"Il est vrai que, pour l’Argentine que je suis, ce qui va suivre va peut-être paraître un peu étrange. Et pourtant. Nous venons d’assister, dans le cadre de la totale dégringolade des négociations climat à Copenhague, à la démission d’une superpuissance (Etats-Unis), et à l’arrivée avec brio d’une nation (Brésil) qui patientait dans les starting blocks depuis un moment.Les discours d’Obama et Lula étaient bien plus que des discours sur les grands enjeux que nos chefs d’Etat étaient sensés résoudre à Copenhague. Leurs discours risquent bien plus, à mon avis, de marquer la longue et tortueuse histoire du déclin de l’empire américain.Le refus de négocier est le premier constat de faiblesse d’une puissance.
Aujourd’hui Obama n’a montré aucun signe de flexibilité possible dans les trois propositions qu’il a mis sur la table. Et ce après avoir soigneusement évité d’indiquer que les Etats-Unis avaient été les principaux responsables historiques de l’accumulation des gaz à effet de serre. Du côté de Lula, tout était leadership, volonté, ambition. Evidement, Lula n’est pas parfait, la question n’est pas là. Mais il a montré aux yeux du monde que son pays était près à jouer dans la cours des grands. Nous avons assisté vendredi à Copenhague, je l'ai dit, à la démission d’une superpuissance, une puissance recroquevillée sur elle-même, submergée par des institutions anachroniques, des lobbies impressionnants, des médias qui soumettent les citoyens à l’ignorance et à la peur de l’autre, en même temps que du futur.
Le temps est venu pour la puissance décomplexée et ouvertement ambitieuse du Président Lula. Lui n’a pas eu peur de prendre le gouvernail dans un bateau presque échoué."
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